Victor Hugo

Victor Hugo

Le 22 mai 1885, meurt Victor Hugo. Écrivain, poète et homme politique extrêmement connu, il est célèbre autant pour ses œuvres (Les Misérables, La Légende des siècles) que pour ses combats en faveur de la République, notamment pendant le Second Empire. Le gouvernement, qui connaît alors des difficultés économiques,  organise, le Ier juin, de grandes funérailles nationales qui permettent de réaffirmer l'unité de la nation. Victor Hugo, célébré comme un symbole du régime, est enterré au Panthéon, une église qui devient alors, via une loi, le lieu d'inhumation des grandes figures républicaines.

Le prince Albert Ier, comme de nombreux autres témoins, est présent pour les funérailles nationales du grand homme. Sensible au génie et à l'humanisme d'Hugo, il relate l'événement dans une lettre adressée à son père, le lendemain : 

« Il s’agissait là, non du triomphe d’un conquérant mais de glorifier une des plus belles manifestations de l’intelligence […] Voulant me rendre compte de l’esprit qui animait le public, j’ai passé quatre heures au milieu de lui sur divers points du parcours, partout c’était la même chose : respect et recueillement absolus au passage du cercueil […]  Les perturbateurs sont un nombre insignifiant quand le vrai peuple se montre cette infinie minorité disparaît. D’après les bruits d’hier soir, sur divers points, où quelques centaines d’individus ont essayé de sortir un drapeau rouge, le public encourageait et aidait les agents à la faire disparaître.»

Lettre du prince Albert Ier de Monaco à son père, le prince Charles III (1856-1889), Paris, 2 juin 1885.

On consultera sur ce point l'article de Jean-Marc Hovasse, "Un prince dans la foule. Albert Ier de Monaco aux funérailles de victor Hugo, Annales monégasques, 46, 2022, p. 193-209.

Le prince, lecteur d'Hugo, aime notamment le poème "Oceano nox" le cite aussi dans ses études scientifiques. Dans son article de 1886 de la revue Sciences populaires, intitulé "Les poules géants", il écrit : "tout ce qu'a inventé l'imagination d'un poète, tel que Victor Hugo, reste bien en-dessous de la réalité" (Il fait référence à la lutte du héros contre Gilliatt contre la pieuvre - terme utilisé par Hugo pour qualifier les poulpes géants.

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Georges François Guiaud, Funérailles de Victor Hugo, v. 1885, aquarelle, 61,4 x 84,4 cm, musée Carnavalet, Paris.

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Lettre adressée de Paris, le lendemain des funérailles nationales de Victor Hugo.

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