06/09/1900 - Lettre de Flore Singer à Albert Ier
06/09/1900 - Lettre de Flore Singer à Albert Ier
Transcription
Neufmoutiers par Tournan Seine & Marne
Ce 6 septembre
Monseigneur,
Avec quel plaisir j’ai revu cette écriture enfantine tant aimé !
Que vous êtes donc aimable de me rester fidèle à travers les mers, les banquises, les Ecosse, et les Rebecca !
Votre lettre m’a fait du bien ; j’ai le cœur si triste, si vous saviez ! Mon pauvre frère est très malade et je ne me fais aucune illusion sur la marche implacable de son mal.
Quand je cherche à échapper à cette obsession et que je jette mes yeux sut l’horizon politique, je le vois rouge de sang ; on se bat partout et c’est là, ce que l’on appelle la civilisation chrétienne et le progrès !...
Comme vous avez raison, Monseigneur de vous distraire un instant de vos propres soucis !
Oserons-nous jamais vous appeler après ces superbes chasses du château de Vaux ?
Promettez-moi, quand vous serez ici, de mettre dans chaque grain de plomb un grain de votre indulgente amitié et surtout, pour nous donner un peu de courage, que votre chère Altesse, daigne s’inviter elle-même, à dater du Ier Octobre, car en Septembre mon fils circule, à droite et à gauche ! nous applaudissons d’avance au jour et à l’heure que vous aurez choisis pour venir à Neufmoutiers, à condition que vous y preniez racine.
Nous nous mettons mes enfants et moi, tous les trois et tout entiers, très respectueusement au pied de votre Altesse.
Flore