Château de Marchais

Château de Marchais (Aisne)

Domaine agricole et de chasse, propriété familiale des princes de Monaco depuis 1854.

Pour le prince, c’est là qu’il apprend la vie et s’éveille à des passions futures.

Marchais fait partie des territoires de l’intime du prince Albert Ier. Sa mère, Antoinette-Ghislaine de Monaco, née Comtesse de Mérode, achète ce château picard, à proximité de la Belgique, son pays natal en 1854.

« Durant ma première enfance, ma mère, une femme vraiment bonne car jamais sa bouche ne prononçait une parole cruelle, a ouvert mes yeux sur la misère des corps : elle me montrait celle-ci tous les jours dans les chaumières de Marchais où sa mémoire demeure vivante et vénérée. »

« Pour son fils, ce sera tout au long de sa vie le havre où il viendra se ressourcer. Ces vastes étendues de bois, de marais, d’étangs, de tourbières et de cultures sont propices à la découverte, aussi bien des animaux et des végétaux que de la météorologie. De bonne heure, le prince se révèle un naturaliste de qualité. Sa compétence en ornithologie est remarquable ; il puise ses informations aux meilleures sources, en particulier au Muséum d’histoire naturelle de Paris. »

Le domaine devient le petit éden des jeux de l’enfance où il peut satisfaire son goût pour l’exercice physique, nourrir sa curiosité pour la nature, construire aussi son identité. Ainsi, lors des promenades avec sa mère, sensible aux conditions de vie des gens de peu, il développe une conscience sociale qui s’exprimera plus tard dans son intérêt pour les valeurs de la Mutualité.

C’est à Marchais toujours, à l’âge adulte, qu’il se ressource, qu’il rêve ses premières aventures au grand large. Marchais sera un repère, une retraite, un refuge sans doute pendant les moments de doute ; il y organisera des parties de chasse, y recevra des invités de marque, souverains étrangers ou scientifiques ; mais, toujours curieux d’expérimentations et de progrès, il en fera aussi un laboratoire, embellissant et modernisant par des travaux d’aménagement les bois jouxtant la commune de Sissone.

Des expériences scientifiques ont également lieu au château. Le Prince Albert Ier, qui s'intéresse particulièrement aux progrès de la télégraphie sans fil, met son domaine à la disposition des ingénieurs pour faire la démonstration de la transmission par la terre et sans fil des ondes électriques ou pour tester des expériences d’amélioration des sols suivies par les grandes écoles françaises d’agriculture.

Marchais est un atelier bruissant des passions de l’innovation, manoir des rencontres de la politique et de la science où se croisent des représentants aux qualifications et réputations variables ; l’enthousiasme pour l’image animée voilant parfois le discernement, quand, à l’automne 1898, Eugène Doyen, chirurgien talentueux mais controversé, est invité à montrer les films de ses opérations.

Les dégâts causés par les troupes allemandes qui ont occupé le domaine de Marchais entre 1914 et 1918, participent à une certaine germanophobie chez le Prince Albert Ier à partir de sa rupture dès 1914 avec le Kaiser Guillaume II, qui se verra exprimée à travers son pamphlet exutoire La Guerre allemande et la conscience universelle, publié en 1919 où transparait une colère qui peut surprendre pour cet homme de modération.

Vues extérieures du Château

Vues extérieures du Château

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