XIe Congrès universel de la Paix - Monaco, 2 avril 1902

XIe Congrès universel de la Paix - Monaco, 2 avril 1902

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Transcription

2 avril 1902, Congrès de la Paix, Discours d'ouverture par le prince Albert Ier

J’ai invité le Xie Congrès de la Paix à se tenir dans la Principauté où j’ai mis le Musée océanographique à sa disposition.

Mes chers hôtes,

C’est avec une sympathie profonde que j’ai appelé chez moi les défenseurs de la Paix, les sages qui fertilisent un domaine livré aux hommes par la Science et la Pensée. Au Musée océanographique de Monaco, dans l’édifice que j’ai solidement fixé au rivage témoin des civilisations mortes ; dans l’asile que j’ouvre aux savants de toutes les nations et de toutes les philosophies, les amis de la Paix sont chez eux comme partout où l’on travaille pour le bien des hommes.

Une étymologie tout nouvelle donne, pour origine au nom de Monaco, le phénicien “Monohák” qui veut dire paix, repos, refuge ; ce nom peut donc relier, à quarante siècles de distance, les vagues aspirations de l’Humanité disparue, et la volonté qui s’affirme aujourd’hui.

Sur le bord de la Méditerranée, un grand muséum d’océanographie s’élève pour éclairer le Monde avec le rayonnement des idées qu’une pléiade de savants choisis dans toutes les nations font naître aujourd’hui de la mer jadis ternie par le sang des combats ; et je vous apporte l’écho de ce temple où le travail et la paix fécondent le plus beau patrimoine de l’Humanité.

Langue Français
Nature du document Image fixe
Date de création 02/04/1902
Lieu(x) lié(s) Monaco
Fiche vérifiée par Comité Albert Ier
Collection Archives et Bibliothèque du Palais princier de Monaco
Référence de la source Franz Bucher - Archives du Palais de Monaco
Date de mise en ligne 15/02/2024

Description

Dans un Musée océanographique encore en construction, s'ouvre le XIe Congrès universel de la Paix, qui réunit les plus importantes personnalités du mouvement pacifiste.

Cliché souvenir des participants au XIe congrès universel de la paix. Le prince Albert Ier se trouve au premier rang (deuxième à partir de la droite) ; à sa droite, Charles Richet, prix Nobel de physiologie et médecine en 1913.

Parmi les personnes assises au premier rang, Frédéric Passy, premier prix Nobel de la paix en 1901, et Bertha von Suttner, qui sera prix Nobel de la paix en 1905. Debout, derrière eux, la journaliste Séverine.

Le premier Congrès universel pour la Paix a lieu à Paris en 1889, année de l'avènement du prince.

Les Congrès universels pour la Paix sont des rassemblements pacifistes internationaux organisés en Europe vers la fin du xixe et au xxe siècle. Dans l'optique d'un pacifisme libéral, ces congrès rassemblent des groupes religieux, des organisations syndicales, des fonctionnaires et des auteurs. Lors des premiers congrès, l'accent est mis sur la construction des principes du pacifisme et sur sa transmission, ainsi que le droit international. Les Congrès sont interrompus pendant la Première Guerre mondiale et celui prévu à Vienne en septembre 1914 est annulé, bien que déjà prêt