Pacifisme, arbitrage et internationalisme
Le pacifisme du prince, au coeur de son humanisme, s'exprime de multiples façons.
Il s'agit tout d'abord d'un engagement dans les mouvements pacifistes de son temps, notamment par un intérêt pour les Congrès universels de la Paix - le premier se tenant à Paris en 1889. Le prince accueillera le XIe Congrès de la Paix à Monaco, en 1902. L'année suivante, il créé l'Institut international de la Paix. C'est également une sociabilité pacifiste qui s'exprime par ses liens avec des figures comme Bertha von Suttner ou Gaston Moch. C'est enfin une activité forte, au service des valeurs de l'arbitrage et de l'internationalisme, dans les années qui précèdent 1914, tentant par tous les moyens un rapprochement franco-allemand, en espérant profiter de son amitié avec Guillaume II. Cette relation s'arrêtant avec le déclenchement du conflit qui affecte le souverain monégasque exprimant son ressentiment à l'égard de la violence de l'empereur allemand.
La notice suivante retrace cette histoire.
"C’est avec une sympathie profonde que j’ai appelé chez moi les défenseurs de la Paix, les sages qui fertilisent un domaine livré aux hommes par la Science et la Pensée. Au Musée océanographique de Monaco, dans l’édifice que j’ai solidement fixé au rivage témoin des civilisations mortes ; dans l’asile que j’ouvre aux savants de toutes les nations et de toutes les philosophies, les amis de la Paix sont chez eux comme partout où l’on travaille pour le bien des hommes.", extrait du discours d'inauguration du XIe Congrès de la Paix, Monaco, 2 avril 1902.
Ces deux discours du prince, le premier à Monaco, pour le XIe Congrès de la Paix, et le second, à Rouen pour le XIIe Congrès, illustrent ses idées et sa vision de la paix.
Pierre de Witasse, Ministre d'Etat, dans son hommage du 13 novembre 1948, décrit ainsi cette action : "Ce voyageur infatigable n'a rien d'un globe-trotter ou d'un touriste : c'est un pèlerin de l'idéal, c'est un Croisé de la Paix. Les malentendus entre les Nations, les erreurs judiciaires, la maladie, la souffrance, la misère et le plus grand des maux, la guerre, voilà ce qu'il pourchasse et ce qu'Il combat par la parole, par la plume, par la recherche scientifique, par la coalition des intelligences et des bonnes volontés".
Journal de Monaco, numéro spécial relatant les cérémonies commémoratives de la naissance du prince Albert Ier, 18 novembre 1948.