Affaire Dreyfus
L'engagement du prince Albert Ier dans l'affaire Dreyfus (1894-1906), cette "très noble cause", est certainement le meilleur exemple de la force de ses convictions et la meilleure expression de ses idées humanistes, au service de la justice, de la vérité et de la liberté.
Dans une lettre adressée à Joseph Reinach, le 8 mars 1898, il écrit : " Je dis tout haut ce que je pense de l’affaire Dreyfus ; tout le monde peut l’entendre parce que c’est la libre opinion d’un homme honnête. J’emploie mon influence pour détourner un mal grave du pays que j’aime comme une seconde patrie ».
L'implication du prince est aussi riche que le déroulement de l'Affaire. Elle se manifeste dès 1897, tout d'abord dans sa correspondance (avec Flore Singer, Joseph Reinach, Alfred et Lucie Dreyfus eux-mêmes), dans ses relations politiques (avec Félix Faure et Emile Loubet), mais également dans la réaction des antidreyfusards, notamment par la presse nationaliste française qui mène une campagne virulente contre le prince, en convoquant les stéréotypes de la légende noire de la principauté.
ML'engagement du prince s'insère dans le réseau des artistes et intellectuels dreyfusards. Comme eux, il défend Dreyfus, mais également ceux qui s'engagent publiquement pour lui comme Zola.au monde des arts
Le 2 février 1898, L'Aurore publie une adresse à Emile Zola (signée par Mirbeau, Tailhade, Quillard, Courteline) : "Les soussignés, appartenant au monde des arts, des sciences et des lettres, félicietent Emile Zola de la noble attitude militante qu'il a prise dans cette ténébreuse affaire Dreyfus, qui dissimule, sinon une iniquité, tout au moins des illégalités, et que le récent jugement du Conseil de guerre vient d'enténébrer encore plus encore.
Ils se solidarisent pleinement avec lui, au nom de la Justice et de la Vérité.", cité par Michel Winock dans Le siècle des intellectuels, Paris, Points Seuil, 1997, 1999, p. 35.
Cette adresse fait écho au propos du prince :
Le prince accueille également en principauté des dreyfusards notoires, en délicatesse avec leur hiérarchie. C'est le cas du commissaire Louis Tomps, qui devient chef de la Sûreté publique, et de l'abbé Louis Pichot, qui devient curé de la paroisse Sainte-Dévote, à Monaco, en 1900.
On trouve dans le Dictionnaire de l'affaire Dreyfus (en ligne) une notice complète sur le rôle du prince :
https://dicoaffairedreyfus.com/index.php/2020/01/10/albert-ier-de-monaco/
De même, à Médan à la Maison Zola-Musée Dreyfus, visitée en 2022 par S.A.S. le prince Albert II lors des commémorations du centenaire Albert Ier, on trouve, dans la galerie des portraits des protagonistes de l'affaire, le prince Albert Ier
https://www.maisonzola-museedreyfus.com/
Médan-Maison Zola-Musée Dreyfus
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