Monaco, 25 avril 1899.
Description
Les cérémonies de ce type ont une portée symbolique et visent avant tout à créer un événement politique. Représentant l’empereur d’Allemagne Guillaume II, parrain du Musée, « le comte de Münster étend avec la truelle le mortier sur le lit de la première pierre, laquelle y est descendue ensuite à l’aide d’un treuil par quelques ouvriers. » Derrière le comte, la princesse Alice, à sa gauche, le prince héréditaire Louis dont la stature cache certainement son père Albert Ier.
Voici un extrait du discours que le prince prononce à cette occasion, il exprime sa pensée internationaliste et pacifiste, qui passe par le biais de la coopération scientifique : "Maintenant, quand je vois les délégués de l’Empereur et du Président s’unir autour de cette pierre qui résume l’alliance du travail et de la pensée, ce qu’il y a de plus grand dans la nature humaine, je cherche quelle force nouvelle apparaît dans le cœur des hommes pour dominer les instincts vieillis ; et je pressens une lumière que la Science allumera et qui donnera plus d’équilibre aux âmes en dirigeant leurs passions vers des objets plus nobles. Une pierre va être scellée par des mains que rapprochera une étreinte ; puisse le monument dont elle sera la base lancer vers la mer qui s’étend devant nous comme l’infini des temps, vers le ciel qui plane sur nous comme un espoir sans bornes, jusqu’aux générations attendues dans l’avenir, un rayon de la sérénité que les Empereurs et les Rois, les Princes et tous les Chefs doivent trouver dans leur conscience pour les répandre sur les hommes dont ils conduisent les destinées." (Journal autographe du 25 avril 1899).