Journée du sport. Première rencontre internationale sportive féminine en 1921.
La Journée internationale du sport au service du développement et de la paix, célébrée cette année le 7 avril, était placée sous le thème de l'inclusion sociale.

Le thème visait à remettre en question les stéréotypes, à promouvoir l'égalité des chances et à favoriser un sport inclusif pour tous. Il met en avant le rôle du sport comme force unificatrice favorisant des sociétés plus équitables, tout en étant une puissante plateforme de dialogue pour inspirer des changements positifs à travers le monde.
L'événement, à New York, organisé conjointement par les Missions permanentes du Qatar et de Monaco, le Département des affaires économiques et sociales des Nations Unies et l’agence ONU Femmes, fut l'occasion pour un panel d'athlètes de mettre en lumière l'inclusion sociale à travers le sport. Le panel était composé de Jamal HILL, nageur paralympique ; Asma AL-THANI, alpiniste qatari ; Justin MORROW, joueur de football des Etats-Unis et Veronica SHEFFEY, basketteuse américaine. La marathonienne kenyane et porte-parole mondiale de la paix et des droits des femmes, Tegla LOROUPE, a également participé à l'événement.
Après des conclusions par le Représentant du Comité international olympique à New York, une série de timbres "le sport pour la paix," créée par l'administration postale des Nations Unies, a été dévoilée par les athlètes
L'occasion de rappeler, sous le règne du prince Albert Ier, l'organisation de la première compétition féminine internationale. Il s'agit du premier Meeting d'éducation physique et sportive féminine (1921), ou Jeux athlétiques féminins, événement précurseur des premiers Jeux olympiques entièrement féminins de l'ère moderne (1922), auxquels participèrent des athlètes de cinq pays : la France, l'Italie, la Norvège, la Suisse et le Royaume-Uni. Cela a duré 5 jours. Au début des années 1920, le sport féminin en est encore à ses balbutiements. Alors qu’elles se heurtent aux stéréotypes culturels ainsi qu’aux prescriptions médicales de l’époque, les sportives vont trouver à Monaco un soutien important à leur cause. C’est en effet dans la principauté que se déroule la première rencontre internationale de sport féminin. Elle donne naissance aux Olympiades féminines de Monte-Carlo qui, à trois reprises, en 1921, 1922 et 1923, réunissent des centaines de jeunes filles venues de toute l’Europe. À leur programme, des compétitions d’athlétisme, de natation, de sports collectifs, mais aussi de la gymnastique et des danses rythmiques.
Derrière ces Jeux, une femme, une pionnière : Alice Milliat. Née en 1884, Alice Milliat est une militante passionnée du sport féminin, et notamment de sa reconnaissance à l’international. Présidente du club Femina Sport (omnisport féminin), elle devient présidente de la Fédération des sociétés féminines sportives de France (FSFSF) en 1919. La FSFSF publie un journal de 1921 à 1922, La Femme sportive, dans lequel on peut retracer les étapes de la création des Jeux olympiques féminins.
Dès lors, elle s’attache à faire reconnaitre la pratique sportive féminine au niveau international. Face au refus d’inclure les femmes dans la prochaine édition des Jeux olympiques (nous sommes alors en 1920) et au conservatisme de l’International Association of Athletics Federations (IAAF) et du Comité International Olympique, elle va s’appuyer sur deux partenaires de choix pour faire naître la première grande compétition internationale de sport, et notamment d’athlétisme, féminin : l’International Sporting Club de Monaco et le journal sportif L’Écho des Sports.
À la tête de l’International Sporting Club de Monaco, Camille Blanc est, aux côtés d’Alice Milliat, l’autre personnage-clé de la naissance des Jeux athlétiques à Monaco. Son club parraine et prête ses installations, et il fait jouer ses relations dans la presse pour en assurer la couverture. Grâce à lui, la presse sportive en particulier sera associée à l’évènement : deux journalistes de l’Écho des Sports, Robert Coquelle et Marcel Delarbre, sont respectivement commissaire général et directeur technique.
La première édition des Jeux athlétiques a lieu du 23 au 31 mars 1921. Les campagnes de qualification sont publiées dans les journaux, ainsi que le calendrier des épreuves.
Cinq nations sont représentées : l’Angleterre, la France, l’Italie, la Norvège et la Suisse. Parmi celles-ci quelques figures émergent, notamment la jeune recordwoman des courses de vitesse et de saut en longueur Mary Lines, vedette d’une délégation anglo-saxonne très entraînée et médiatisée, qui domine les Jeux.
https://gallica.bnf.fr/accueil/fr/html/des-jeux-pour-les-femmes-monaco-1921-1923
On consultera sur ce point les travaux de Bernard Maccario, auteur d'un ouvrage sur le sujet (Giletta, 1923) et d'un article dans le numéro 48 (2024) des Annales monégasques.