Flore Singer. Un homme, un prince
Flore Singer est une personnalité importante de la vie parisienne et une amie fidèle du prince :
Elle est née en 1824 et morte le 28 novembre 1915 à Paris. Salonnière, femme de lettres, elle tient pendant près d'un demi-siècle un salon à son domicile parisien, au premier étage de l'Hôtel de Chimay, un lieu qui inspira Proust pour le salon des Verdurin.
Elle y reçoit régulièrement des écrivains, artistes et hommes politiques, notamment Alfred de Vigny, Adolphe Franck, Ernest Renan, Elme Caro, John Lemoinne, Octave Feuillet, Émile Deschanel.... les discussions littéraires accompagnent les échanges politiques.
Flore est surtout connue pour sa prise de position lors de l'affaire Dreyfus, elle prend la défense du capitaine, s’opposant ainsi à certains des habitués de son salon. Elle tente, dans une longue correspondance, de convaincre son ami de longue date, Ferdinand Brunetière, de changer de position sur cette affaire. C’est sur cette même affaire que le prince Albert Ier et Flore Singer échangent de nombreuses lettres et partagent un commun engagement au nom de la justice et de la vérité.
« […] Monseigneur avez-vous lu les beaux articles de Georges Duruy dans le Figaro ? […] Certains républicains déclarent que la France est pourrie, j’entends des monarchistes m’en dire tout autant pour des causes toutes différentes. Ils sont aux deux pôles, de sorte que si la France était une poire qu’on me servit à déjeuner, je ne saurais plus de quel côté mordre. Mais je ne suis pas du tout de cet avis ; je crois que les Français sont encore plein de sève et que notre pays sera sauvé s’il s’y rencontre seulement quelques hommes de votre trempe, Monseigneur […] », Flore Singer à Albert Ier, mars 1899, APM C 715.