Un cyclone
Un cyclone


Transcription
"Il était huit heures du matin, on continua de marcher à la plus grande allure que permettait une mer grossissante. Bientôt le vent recula vers le Sud, les grains e multiplièrent dans un milieu jaune: leur altitude baissait, et l'on aurait pu croire qu'ils allaient toucher les mâts [...] Le cyclone enveloppait très vite notre goélette qu'une triste fortune semblait condamner à finir sa carrière, et j'avais le coeur serré lorsque, devant l'insondable et mystérieuse contingence des événements prochains, je donnais mes derniers ordres pour lutter jusqu'au bout [...] La mer se hérisse de vagues hautes, précipitées, roulant comme des furies les unes sur les autres dans un grondement continu absorbé par l'infernal chaos, et sur lequel détonne souvent la rupture d'une lame plus puissante qui déferle tout près et remplit l'espace d'une verbération qui résonne jusqu'au fond des poitrines".
"Un cyclone", chapitre IV de La Carrière d'un navigateur, édition illustrée de 1913-1914.
Verbération : vibration de l'air produisant un son. (Désuet, Physique)
Description
Deux documents témoignent de cet épisode emblématique de la carrière de navigateur du prince.
Le premier document est une photographie, le cliché est probablement pris par le prince. Il montre son expérience de navigateur. Il s'agit du premier texte écrit pour la Carrière d'un navigateur, ouvrage qui sera publié en 1902.
Le second est un dessin de Louis Tinayre, p. 63 de l'édition illustrée de 1913-1914 de la Carrière d'un navigateur.