Lettre du prince Charles III à son fils, le prince Albert du 27 juin 1889

Lettre du prince Charles III à son fils, le prince Albert du 27 juin 1889

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Transcription

Marchais le 27 juin 1889

Mon cher Albert,

Les dernières semaines de mon séjour à Monaco ont été pour moi un véritable supplice, car en outre de la pernicieuse influence du climat sur mon état nerveux, j’ai subi les effets d’une privation entière de sommeil et de l’affaiblissement provenant d’un dégoût complet de nourriture.

Je suis donc dans les plus mauvaises dispositions, et Hippolyte Chevalet qui est venu me rejoindre à Lyon pourra te donner, s’il ne l’a déjà fait, des détails sur le long et pénible voyage qui a duré neuf jours et dont les ennuis ont encore été aggravés par toute espèce d’incidents fâcheux.

 Depuis mon arrivée à Marchais, je suis loin de me trouver mieux, car aux chaleurs étouffantes éprouvées pendant la traversée de la Belgique, ont succédé ici d’abord des rosées blanches avec 7 degrés, et maintenant des de pénibles orages.

Je me trouve donc dans un état d’affaiblissement qui me permet à peine de sortir de mon lit, et qui ne me laisse pas la faculté de travailler selon mon habitude.

Malgré le plaisir que j’aurais à te voir je désire donc reprendre un peu de force avant ton arrivée.

Je suis aussi satisfait de l’inauguration de notre exposition que tu dois l’être toi-même, et je te félicite du succès personnel que tu as obtenu.

À bientôt, mon cher Albert, je t’embrasse de tout cœur.

Charles

Author Charles III (Prince de Monaco)
Recipient Albert I of Monaco
Language Français
Document Nature Document écrit manuscrit
Creation date 27/06/1889
Related places Marchais
Approval committee Comité Albert Ier
Collection Archives et Bibliothèque du Palais princier de Monaco
Source reference APM - C 647
Publication date 11/11/2024

Description

Il s'agit de l'avant-dernière lettre identifiée du prince Charles III à son fils.

Cette lettre répond à celle du prince héréditaire au sujet de l'exposition universelle et l'exposition des collections scientifiques du prince héréditaire.

Elle témoigne de la santé déclinante du prince Charles III, moins de trois mois avant son décès. Elle évoque le rôle d'Hippolyte Chevalet, fils de Louis Chevalet,  médecin particulier et premier médecin du prince, lui-même médecin, interne en médecine des hôpitaux de Paris promotion 1869, auteur d'une thèse sur les flegmons angioleucitiques du membre supérieur en 1875.